|
PERSPECTIVE
Du bon usage des nouvelles technologies
Pour le Dr Maurice Bensoussan, président de l’URPS Médecins, le numérique ne remplacera pas l’homme. La téléconsultation ne peut pas devenir un acte délivré par un médecin virtuel.
Interlocutrices et partenaires des institutions régionales publiques, les Unions régionales des professionnels de santé (URPS) sont au cœur des échanges liés au devenir des métiers médicaux et paramédicaux. Nouvelles technologies, nouvelles pratiques médicales, démographie, place de l’humain… la conjoncture et l’évolution actuelle suscitent questions et débats. Le Dr Maurice Bensoussan, président de l’URPS Médecins Occitanie, apporte un éclairage sur ces points d’actualité. Avec en toile de fond la mise en place du projet « Ma santé 2022 ».
« L’ambition, explique le Dr Bensoussan, est qu’en 2022 l’exercice isolé de la médecine ne soit plus la règle et devienne l’exception. C’est l’objectif de maillage du territoire, tel que prévu dans le projet avec le déploiement de mille communautés professionnelles territoriales de santé. »
L’amélioration de l’offre de soins a déjà été mise en œuvre par plusieurs initiatives impulsées ou soutenues par l’URPS au sein de l’ancienne région Midi-Pyrénées, aujourd’hui Occitanie-Ouest.
|
|
« Nous avons créé il y a déjà dix ans, ajoute le Dr Bensoussan, l’échange de courrier par mail. C’est un outil rudimentaire, mais il est essentiel pour avancer dans le diagnostic. Cela a conduit l’URPS à promouvoir la messagerie sécurisée qui fiabilise l’accès au dossier médical partagé. Les médecins libéraux ont besoin des outils numériques. Ils vont permettre notamment l’accroissement des téléconsultations qui actuellement ne peuvent se pratiquer que depuis certains plateaux.
L’URPS soutient en ce sens le développement de moyens techniques. Parmi eux :
- Le Groupement régional d’appui au développement de la e-santé (GRADE Occitanie) qui permet, avec financement de l’Etat, l’utilisation de nouveaux systèmes informatiques.
- CORMEDAL, une application offrant la possibilité de lancer un appel direct aux services de police ou de gendarmerie par le médecin en situation de danger face à des incivilités ou des agressions.
- « Aide diag expert », logiciel d’aide au diagnostic en médecine générale.
- « Entr’acte », application conduisant à trouver un spécialiste médical ou paramédical dans un rayon proche et dans un délai très court.
Ces différentes évolutions posent des questions d’ordre économique, ainsi qu’au niveau des pratiques professionnelles et de l’éthique.
« La téléconsultation, estime le Dr Bensoussan, c’est pour le médecin, qui en manque déjà, du temps. Elle doit être calée sur des tarifs normaux avec un plafonnement évitant les risques de dérive commerciale. L’URPS entend aider au développement de téléconsultations sécurisées à partir de l’ordinateur personnalisé de chaque praticien.
|
|
La téléconsultation ne doit pas devenir un acte délivré par un médecin virtuel, c’est pour cela que l’accès aux maisons de santé reste primordial. » |

Dr Maurice Bensoussan |
Pour le Dr Bensoussan, le numérique ne peut tout régler : il est un outil de facilitation qui ne remplacera pas l’homme.
Le président de l’URPS s’élève contre la perspective d’une société déshumanisée : « Il faut savoir raison garder, affirme-t-il. La modernité doit être au service de soins gardant une dimension humaine. Il nous appartient de nous organiser en ce sens. ».  |
|
Le rôle des Unions régionales des professionnels de santé |
|
Les Unions régionales des professionnels de santé ont été créées en 2009 par la loi Hôpital, Patient, Santé et Territoire (HPST).
Elles rassemblent pour chacune des professions de santé et dans chacune des régions, des professionnels de santé libéraux conventionnés élus par leurs pairs. Les URPS disposent d’un statut associatif.
Les URPS ont pour mission d’être les interlocutrices et les partenaires des institutions régionales (Agences régionales de santé, collectivités territoriales…) pour tout ce qui concerne les questions d’organisation de la santé dans les régions. Elles assument le rôle de corps intermédiaires entre les professionnels libéraux et l’administration.  |
|
Sont soumises notamment aux URPS les questions relatives à :
- la démographie,
- la création et l’extension de structures de santé ou d’accueil médico-social,
- les conditions d’exercice et permanence des soins ambulatoires,
- les modalités de travail au quotidien,
- l’avenir de la profession médicale (formation continue, intégration dans des protocoles de coopération inter-professionnelle, modalités d’intervention en matière de prévention et d’éducation thérapeutique…).
On compte en Occitanie 12 000 médecins dont plus de la moitié exerce avec un statut libéral. La région a une forte densité médicale, mais elle est marquée par un déséquilibre entre une importante implantation de praticiens dans les deux métropoles, Toulouse et Montpellier, ainsi que sur le littoral et des déserts médicaux dans les zones rurales. 
|
|
|
|
|