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TEMOIGNAGE
Une irremplaçable mémoire syndicale
Chirurgien-dentiste à Perpignan, Gérard Goupil a durant un demi-siècle mené dialogue social et négociations paritaires pour le compte de l’UNAPL : conventions collectives, FAF-PL, OPCA, épargne salariale… Il raconte.
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Gérard Goupil |
Il incarne un demi-siècle d’histoire syndicale à travers son inlassable action au sein de la Confédération Nationale des Syndicats Dentaires (CNSD) et de l’UNAPL. Le Toulousain Gérard Goupil, perpignanais d’adoption, est la mémoire sociale et même la mémoire tout court de l’évolution du syndicalisme au sein du secteur libéral.
Chirurgien-dentiste diplômé en 1966 de la faculté de Médecine de Toulouse, Gérard Goupil a fait le choix du soleil qui pour lui nécessitait de prendre la direction de la Catalogne et de la préfecture des Pyrénées Orientales. Il s’est très tôt engagé dans l’action syndicale, comme il le relate.
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« C’est Jacques Chirac qui a activé mon engagement, dit-il. Lorsqu’il était Premier Ministre en 1975, son gouvernement a supprimé la patente au profit de la taxe professionnelle. Cela a créé des distorsions énormes, le record ayant été battu à Thuir, aux portes de Perpignan, où cela a représenté une augmentation de 1000%. »
Investi dans la CNSD, Gérard Goupil s’est d’abord retrouvé en charge des questions fiscales, avant, suite à un concours de circonstances, de se voir confier la négociation sur la convention collective de la branche, au moment de la mise en place de celle-ci. C’était le début d’un long parcours dans le social, un domaine dans lequel il est devenu au fil des ans le spécialiste et la référence dans le secteur libéral.
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Après quatre années de négociations face à des délégations ministérielles pas toujours compréhensives à l’égard de l’exercice libéral, la convention collective de la branche dentaire a vu le jour et Gérard Goupil était lancé pour parcourir un chemin dans lequel il excelle et dont l’UNAPL a bénéficié.
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| Avec Jacques Barthélémy |
« Au début des années 90, se souvient-il, l’UNAPL m’a sollicité pour travailler sur le social auprès de Jacques Barthélémy, célèbre avocat spécialiste du droit social. Ce grand monsieur m’a pris sous son aile. Avec lui, lorsqu’il était vice-président de l’UNAPL, j’ai rencontré des ministres. Je lui ai succédé au sein de l’UNAPL pour la prise en charge du social. »
Les lourds dossiers se sont enchainés dans ce domaine avec le FAF-PL (Fonds d’Assurance Formation des Professions Libérales) dont Gérard Goupil a été élu à la vice-présidence de la section santé, puis la création du FIF-PL (Fonds Interprofessionnel de Formation), avant que les OPCA (Opérateurs Paritaires de Collecte Agréés) ne voient le jour.
« Les lois sur la formation professionnelle, ajoute Gérard Goupil, ont amené des négociations successives nécessitant de remettre les accords au goût du jour. Pour ces négociations, j’ai été aidé par les connaissances acquises durant les six années où j’ai siégé comme conseiller prud’homal dans mon département. Cela a été un exercice paritaire unique. »
De 1995 à 2013, Gérard Goupil a été à la tête de la commission des affaires sociales de l’UNAPL, « un bail » souligne-t-il, mais aussi une mission complexe, soutenue et toujours plus exigeante avec la multiplication des événements et des textes. Il tient à mentionner à ce propos la qualité de la collaboration réalisée avec les services de l’UNAPL.
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| Fidélisation et valorisation |
De nombreuses étapes ont jalonné ce parcours. Gérard Goupil cite, par exemple, sa fierté d’avoir négocié avec Fabrice de Longevialle, juriste à l’UNAPL, un accord d’épargne salariale, outil très remarquable de fidélisation des salariés et de valorisation des retraites. Puis il y a eu sa participation à l’administration ou à la création de différents organismes : le Conseil d’orientation de l’emploi qui a remplacé le Conseil supérieur de l’emploi, le Conseil national de l’orientation des conditions de travail, l’Observatoire prospectif des métiers et des qualifications des professions libérales…
Le travail mené tout au long de ces années par Gérard Goupil a largement contribué à forger la représentativité de l’UNAPL qui aujourd’hui, sous l’égide de l’U2P, participe au Haut conseil du dialogue social aux côtés du Medef, de la Cpme et de la Fnsea.
Pour Gérard Goupil, l’UNAPL « doit s’affirmer en évitant les risques de dilution » afin de porter au mieux les intérêts du secteur libéral. Il relève que cette représentativité nationale doit se traduire également sur le terrain régional, comme c’est le cas en Occitanie. L’échelon départemental doit aussi se renforcer, car c’est à son niveau que beaucoup de sièges sont pourvus dans les conseils d’administration des organismes socio-économiques.
Gérard Goupil note que le social est l’une des clés essentielles du développement de l’action syndicale qui réclame « l’engagement de professionnels, de confrères dans leurs branches respectives, la volonté amenant la disponibilité ».
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