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MANDAT
Un porte-parole des professionnels libéraux dont la voix a porté haut et fort
Membre du Conseil économique, social et environnemental régional depuis plus d’un quart de siècle, le docteur Georges Benayoun tire les enseignements d’une expérience irremplaçable au sein d’une assemblée où il a toujours fait prévaloir l’importance du secteur libéral.
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Lib’Actu :
Dans quelles circonstances avez-vous entamé votre mandat au Ceser et quelles responsabilités avez-vous exercé au sein de seconde assemblée régionale ?
Georges Benayoun :
"C’est après avoir exercé de nombreuses responsabilités syndicales et ordinales que je suis devenu membre du Conseil économique et social régional de Midi-Pyrénées en 1995. J’ai été élu au bureau en octobre 1998, avant d’accéder, en 2001 à la vice-présidence de cette assemblée devenue ensuite Conseil économique social et environnemental. En novembre 2007 j’ai accédé à la fonction de vice-président délégué, ainsi qu’à la présidence de la Commission santé, culture, sport et logement. J’ai été confirmé à cette fonction de vice-président délégué en novembre 2015 lors de la création de la nouvelle région Occitanie issue de la fusion de Languedoc-Roussillon et de Midi-Pyrénées.
Mon parcours s’inscrit dans la continuité de mon action entamée d’abord au service de la profession médicale, puis développée au sein de l’UNAPL au profit de l’ensemble des professionnels libéraux. C’est au titre de l’UNAPL que je suis entré au Ceser. J’ai alors pu découvrir en profondeur ce qu’est cette assemblée qui représente la société civile dans sa diversité."
Lib’Actu :
Quels ont été les moments importants pour vous lors du long accomplissement de vos fonctions au Ceser ?
Georges Benayoun :
"La date qui m’a le plus marqué en ces vingt-trois années de mandat, c’est celle du 17 décembre 1999. J’ai été à ce moment, pour la première fois, rapporteur d’un avis dont le thème était « Soins palliatifs et accompagnement de la fin de vie, une expérience pilote en Midi-Pyrénées". Cet avis a été voté à l’unanimité. Pour la petite histoire, c’était la première fois qu’un conseiller présentait un avis avec un support power point, ce qui est devenu la règle depuis lors.
"J’ai présenté d’autres rapports. Parmi ceux qui ont été pour moi les plus marquants, je peux citer : le schéma des services collectifs sanitaires en 2001, le schéma des services du sport en 2002, l’offre de soins en Midi-Pyrénées en 2004, puis en 2012, la décentralisation des formations sanitaires et sociales en 2005, les risques sanitaires en milieu industriel en 2006, la désertification médicale en 2007, l’accès à des soins de qualité pour tous en 2009, la contribution au plan cancer régional en 2011… D’autres dates ont également marqué mon parcours au Ceser, notamment quand j’ai présidé le Premier Collège, puis quand j’ai pris ensuite la présidence de la Commission santé, culture, sports, cohésion sociale que j’assume jusqu’à ce jour."
La défense constante de l’exercice libéral
Lib’Actu :
Quelle est et quelle a été la place accordée aux professions libérales dans le cadre des travaux menés au sein de cette assemblée consultative ?
Georges Benayoun :
"La pratique au quotidien de l’exercice libéral a de tout temps été mal connue et même mal acceptée. Pour l’exercice privé, il a fallu, et il faut encore, rappeler sans cesse la place qu’occupent les libéraux dans le système de santé notamment et expliquer ce qu’est d’une façon générale l’entreprise libérale. J’ai le souvenir d’avoir repris en assemblée plénière du Ceser le directeur de l’Agence régionale de santé qui s’était prononcé publiquement pour que l’offre de santé "opère un rééquilibrage au profit du secteur public" ! Je me souviens avoir alors déclaré "qu’il faut que tous nos collègues comprennent que si nous pouvons entendre et comprendre que certains ici défendent l’exercice public, d’autres puissent à leur tour défendre l’exercice privé. C’est un principe auquel nous tenons et qui ne peut, en aucun cas, être négocié.
"Avec Jean-Louis Chauzy, le président du Ceser, nous nous battons depuis des années, et nos avis en sont l’illustration vivante, pour qu’une entente public/privé, garante de la réussite économique et sociale de notre région, puisse être montrée en exemple. Les propos tenus par le directeur de l’ARS lors de son audition par la Commission 4 du Ceser, déclarant qu’il fallait "favoriser à tout prix la création de lits dans les EHPAD publics ou privés non lucratifs", ne sont pas de nature à rapprocher, ce que nous regrettons, l’exercice public et l’exercice privé.
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Georges Benayoun |
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Un long engagement syndical, ordinal
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Georges Benayoun symbolise près d’un demi-siècle d’engagement syndical, ordinal et régional. Il a été dès 1976 secrétaire général du Syndicat départemental des médecins de la Haute-Garonne, puis de 1978 à 1996 membre titulaire du Conseil départemental de l’Ordre des médecins de la Haute-Garonne, en qualité de trésorier à partir de juin 1982, puis de vice-président en juin 1986. Il a été ensuite président du Conseil départemental de l’Ordre des médecins de juin 1992 à 1996. En 1991 il est devenu membre du Conseil régional de l’Ordre des médecins de Midi-Pyrénées. Il en a été élu vice-président en 1994 puis président de juin 1997 à juin 2000.
Georges Benayoun a été président de l’UNAPL Midi-Pyrénées de mars 2004 à novembre 2007. Il a siégé au Conseil économique et social régional à compter d’octobre 1995 (voir ci-contre). Parmi ses autres mandats et fonctions, on peut noter : président de la Compagnie des experts de justice près la Cour d’Appel et le Tribunal administratif de Toulouse d’avril 2012 à avril 2015 ; administrateur de l’Urssaf Haute-Garonne de 2003 à 2007 ; membre de la Conférence nationale de santé représentant la Région Midi-Pyrénées ; membre de l’association Cancer Bio-Santé, Pôle de compétitivité-Cancéropôle) ; administrateur de la CCAS de Toulouse.
Georges Benayoun est Chevalier dans l’Ordre national de la Légion d’honneur, officier dans l’Ordre national du Mérite, chevalier dans l’Ordre national des Palmes académiques. |
La cohabitation en France, en parfaite harmonie, de nos deux modes d’exercice qui est jalousée par certains de nos voisins, fait que notre système de santé est l’un des meilleurs du monde. A l’issue de mon intervention, cette phrase assassine vis-à-vis de l’exercice libéral a été retirée du projet d’avis. Autre exemple : avec Patrick Roux, nous avions rencontré une vice-présidente du Conseil régional qui, après une heure d’entretien, avait posé la question de savoir ce qu’était au juste l’exercice libéral ! ."
Dénoncer les carences de la politique de santé
Lib’Actu :
Plus globalement, quel regard portez-vous sur l’évolution de la région Midi-Pyrénées devenue Occitanie, durant votre mandat ?
Georges Benayoun :
"L’évolution avec la fusion des régions a compliqué les choses. Après une période transitoire délicate, on a fini par aplanir certaines difficultés, mais demeure le problème de déplacements des conseillers et des coûts de fonctionnement, car avec treize départements, la région est très vaste."
Lib’Actu :
Êtes-vous optimiste sur l’issue de la crise que nous traversons ?
Georges Benayoun :
"Cette crise marquera les esprits, mais aussi certains dans leur chair. Ce qui est navrant, c’est l’incapacité de nos dirigeants. Ils n’ont su ni anticiper une pandémie, ni surtout ses effets, notamment au niveau des réserves sanitaires en personnel et en matériel. Beaucoup d’hésitations sont venues compliquer l’évolution de la gestion de la crise dès ses débuts. La prise de conscience de nos responsables politiques a été tardive.
Actuellement les prévisions sont plutôt optimistes. J’espère que nous retrouverons une vie quasi normale au troisième trimestre 2021. « Cette crise sanitaire a été pour nous l’occasion de dénoncer les carences en matière de santé. C’est l’une des bases du projet d’avis qui sera soumis au vote de l’assemblée plénière du Ceser le 22 juin. Ce projet préconise que la Région qui n’a pour l’heure aucune prérogative en matière de santé se voit attribuer des missions, en particulier en matière de prévention."
Lib’Actu :
Quels sont les enseignements que vous tirez de ce long engagement au sein du Ceser ? Que souhaitez-vous transmettre à vos successeurs ?
Georges Benayoun :
"Je pense que la présence des professionnels libéraux dans la représentation officielle de la société civile est indispensable. Elle permet d’une part de faire connaître le rôle d’un entrepreneur libéral et de l’autre d’être un rempart à certaines propositions de syndicats ou associations qui voudraient minimiser notre vraie place au sein de la société.
Tout au long de ces années, je ne peux que me féliciter de la parfaite entente avec notre président Jean-Louis Chauzy qui a toujours été un défenseur de l’entreprise et avec qui le dialogue est facile et la confiance réciproque."
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